RETOUR SUR LA JOURNEE DE SAMEDI

Entre deux interviews j’ai parfois eu le temps d’aller écouter les artistes sur le festival. Après avoir interviewé les finlandais du groupe Have you ever seen the Jane Fonda aerobic VHs ? je rencontre les irlandais de The Academic pour une session acoustique et quelques questions, puis la photographe officielle du festival, Sophie Hébert. J’ai quartier libre pour quelque temps, je pars donc dans l’espoir de découvrir quelques pépites.

Vu : Les dernières chansons du concert de Kentaur. Pousser la porte de l’auditorium m’a donné l’impression de rentrer dans un autre univers. Le public était suspendu à la musique du groupe. Au centre de la scène Marc le fondateur de Kentaur envoute la salle avec sa voix profonde et chaleureuse, je le soupçonne de chanter des paroles magiques car en moins de dix minutes il a su conquérir mes oreilles et je suis ressortie de la salle un peu sonnée. Il est entouré de nombreux artistes talentueux (batterie, guitare, basse, piano, violon) et la scène ressemble à un cercle rituel. Les spectateurs ne s’y sont pas trompés et en redemandent ! Le groupe offre une énergie folle et très primitive qui résonne jusque dans mes os, c’est viscéral, ce qui me fait pensé que le nom de leur E.P. «Vertebra by Vertebra » est très bien trouvé.

Je repars pour quelques minutes dans l’espoir de voir Declan McKenna mais il n’a pas encore commencé son set. Je vais donc voir Yak sur la scène Factory, et je franchis un fossé qui me change radicalement de l’univers feutré de Kentaur. C’est toute la magie d’Europavox : des groupes d’horizons variés et de styles très différents qui jouent à quelques dizaines de mètres les uns des autres ! Les Yak sont survoltés et nous offrent un rock garage dopé en power Trio Basse/Guitare/Batterie. Ils s’amusent comme des fous sur scène et leur énergie fait plaisir à voir. Le chanteur me ferait presque penser à un Tom Odell sous amphétamines ! Ils ont fait trembler la scène Factory !

Toujours sur la scène Factory je retrouve The Academic, sur scène cette fois. Ils sont tout jeunes mais déjà très efficaces. Le groupe à une belle harmonie sur scène, et ils maitrisent à la perfection l’équilibre entre des couplets suaves et des refrains plus rock pour nous transporter dans des montagnes russes musicales. Une main de fer dans un gant de velours que ces quatre irlandais ! Entre douceur et force, ils n’ont pas choisi : ils nous offrent le tout, il y a du génie là-dessous ! Une très belle maturité qui m’a surprise, c’est une de mes plus belles découvertes de la journée !

Je repars interviewer les espagnols du groupe Svper qui viennent de passer sur la scène de la petite coopé, et ensuite je retourne à l’auditorium, j’arrive un peu à la dernière minutes mais à temps pour voir le public en réclamer plus au groupe Dionysos qui s’installe en bord de scène (clin d’œil caché au livre de Mathias Malzieu Métamorphose en bord de ciel ?) pour nous offrir une dernière chanson acoustique, comme un cadeau touchant, intime et proche du public qui est envouté. Le groupe fini en chantant « J’ai froid, je pleure de la neige » et toute la salle reprend en cœur avec eux, Mathias Malzieu avec son chapeau au couleur de leur dernier album Vampire en Pyjama, s’improvise maître de chorale et je peux vous assurer qu’ici il ne neige pas vraiment, tout le monde à chaud au cœur ! La chanson se termine mais le public n’est pas encore prêt à laisser le groupe, c’est une standing-ovation pour Dionysos qui croule sous les applaudissements. Tel un enfant qui ne veut pas partir, Mathias Malzieu profite de ces derniers instants et nous offre un petit solo d’harmonica avant de partir. Mais si le groupe n’est plus là, je sens encore l’aura de leur belle énergie dans toute la salle et sur les visages des spectateurs.

Il me reste encore quelques minutes avant ma prochaine interview, je tente de voir Declan McKenna mais pas de chance son set vient de se terminer. Je fais un nouveau grand écart musical et je retrouve les Have you ever seen the Jane Fonda Aerobic VHS ? sur la scène Factory. Ils sont possédés par une énergie folle qui se projette sur tout le site du festival. Leur chanson « (Do the) Shamalaïn » pousse les corps à bouger et c’est rechargée à bloc que je repars pour une dernière interview.

Je rejoins Marc et Mikkel du groupe Kentaur qui ont eu la gentillesse de répondre à toute mes questions et j’ai été touchée de rencontrer des artistes aussi passionnés et généreux.

Il est presque minuit mais le festival n’est pas encore terminé, l’Electroclub a investit la petite coopé, il reste beaucoup, beaucoup de monde un peu partout sur le festival mais il est temps pour moi de rentrer pour retranscrire cette folle journée, rendez-vous demain pour d’autres découvertes !

Claire D.

Laisser un commentaire